11 avril 2017

Tai Pei Story d’Edward YANG

 

En remportant le Prix de la mise en scène à Cannes en 2000 avec Yi yi, Edward Yang s’est imposé aux yeux de tous comme l’un des plus talentueux cinéastes taiwanais de son temps. Mais le tremplin cannois n’allait pas servir : Edward Yang étant malade, Yi yi n’aura pas de petit frère. A défaut il n’est pas sans intérêt de voir ou revoir les films antérieurs du cinéaste. Certains sont connu une sortie française en salle (A Brighter Summer Day), mais pas tous. C’est ainsi que nous pouvons découvrir Taipei Story avec plus de trente ans de retard. Les cinéphiles pourront s’en réjouir et remarquer les solides qualités de la mise en scène de Yang, qui plonge un couple en train de se défaire dans la grande ville et nous offre d’en entendre les palpitations (celles du couple, celles de la ville). Tout est en finesse, la narration échappe au carcan ordinaire du scénario et se laisse aller à quelque rêverie, les personnages nous touchent. Mais les moins cinéphiles seront peut-être moins fébriles, tant le film obéit à un rythme qui n’a plus souvent cours, tant son signataire semble fasciné par Wenders et Antonioni. La solitude et l’errance au cœur des films du cinéaste allemand, la difficulté de communiquer qui colle à l’image de l’Italien trouvent ici un terrain nouveau. A noter que le rôle masculin principal est tenu par Hou Hsiao-Hsien, grand ami du cinéaste, et cinéaste pivot du nouveau cinéma taiwanais.

Yves Alion

Film taiwanais d’Edward YANG (1985), avec Hou HSIAO-HSIEN, Ko SU-YUN, Tsai CHIN. 1h 59.

 


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